ID: 378
Ressource_Provider: Régis Poulet
Title: Pierce: ear
DocumentNature: Engraving
Repository: BM
Color: Hand-tinted
Caption: Châtiment infligé à ceux qui manquent à leurs supérieurs.
Particulars: Imp. Litho de M.elle Formentin, rue S.e André des Arcs, N°5g
Engraver: Grevedon
Topic: Miscellaneous
Description: Châtiment infligé à ceut qui manquent à leurs supérieurs.
Les gens du peuple, dans tous les pays, ont un côté où le défaut d'éducation se fait remarquer sous un aspect vraiment déplorable. Dans leurs disputes un mot, dans leurs attaques corps à corps, ils montrent trop fréquemment un entêtenent, une méchanceté qui les ravalent ait niveau des hordes les plus sauvages. Les combats à coups de poing (boxing) commencent à être rares dans les rues de Londres; cependant les luttes des boxeurs en renom, sévèrement prohibées, font souvent encore courir, à plusieurs milles de distance, les curieux et bon nombre d'amateurs intrépides. Les rixes de nos artisans, à Paris même, ne sont que trop souvent ensanglantées. En Hollande, le porte-faix, le pécheur flegmatique, à la suite d'une querelle d'estaminet, se découpent la face à coups de couteau; en Italie, en Espagne, le stylet brille à la moindre provocation dans la main de chaque adversaire.
Les querelles des hommes du peuple, en Chine, sont loin d'offrir ce caractère de vivacité, de fureur. Après avoir échangé quelques paroles menaçantes, vous les voyez ôter l'un après l'autre leurs habits, et faire mine de se battre; mais tous ces préparatifs de combat se font avec une telle lenteur, que les spectateurs (qui ne font pas cercle comme en Angleterre et quelquefois chez nous, pour admirer les vaillans coups donnés et reçus) ont toujours le temps d'arranger l'affaire avant que les deux champions en soient venus aux mains. Très-processif néanmoins, le Chinois plaide avec animosité, du moins dans certaines provinces; et il n'est rien qu'il ne tente pour attirer la bastonnade à son antagoniste. Rien n'égale l'audace et l'insolence des basses classes, dès qu'elles croient pouvoir outrager impunément les personnes qui leur sont supérieures par leur position sociale. N'est-ce pas encore de même dans notre Europe, où l'on dit la civilisation si avancée?
Le délit d'insubordination est donc assez commun chez la nation chinoise, quoique la moindre faute de cette nature entraîne une punition prompte et sévère. Une des peines corporelles de la Chine consiste à avoir l'oreille percée avec divers instument aigus: ce fut le supplice infligé à uni soldat, pour avoir manqué de respect à un officier anglais, de la suite de lord Macartney. Après avoir reçu cinquante coups de pan-tzée (1), il fut attaché durant quelques heures à tin poteau, l'oreille traversée par une flèche.
Le personnage qui porte une planchette peinte, sur laquelle la sentence est tracée, est in officier subalterne de police; le troisième, un mandarin civil, chargé de faire une mercuriale au condamné. On aperçoit dans le fond tin Pai-Lou, espèce d'arc de triomphe ou plutôt de porte triomphale, en bois.

(1) Voyez les planches du Prévenu devant un Magistrat et de la Peine du Pan-tzée ou bastonnade, Ve et IXe liv.
Keyword: ear, pierce

Bibliography
  1:Name: MALPIÈRE, D. Bazin de (pseudonyme de Louis Bazin?) La Chine. Mœurs, usages, costumes, arts et métiers, peines civiles et militaires, cérémonies religieuses, monuments et paysages, 2 vols.
   Note(s): (Tom.I, pp.9-10)

Derniére modification le : 2005-11-17