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ID: 384
Ressource_Provider: Régis Poulet
Title: Cangue: prisoner
DocumentNature: Engraving
Repository: BM
Color: Hand-tinted
Caption: Criminel portant la Cangue, en route.
Particulars: Imp. Lith. de M.elle de Formenti, rue des S.ts Pères, N°10
Engraver: Grevedon
Topic: Cangue 枷
Description: Criminel portant la Cangue, en route.
Dans la septième livraison de cet ouvrage il est question de la peine de la Cangue: le condamné est représenté assis sur une chaise; ses mains sont libres, et il est aisé de s'apercevoir que les pièces de bois, entre lesquelles son cou est pris, ne sont pas d'un poids considerable, outre qu'elles sont soutenues par des tiges de bambou fixées à son siége. C'est ainsi qu'à force d'or et de protection la piété filiale, toute puissante en Chine, parvient à adoucir le sort d'un père, d'un parent chéri. Mais cette faculté, comme celle de se soustraire aux coups de Pan-tzée, à l'aide d'une somme d'argent, et même de substituer un autre à sa place pour subir le châtiment le plus rigoureux, les riches seuls peuvent en jouir; les pauvres t'ont point d'exemption espérer de la justice chinoise (1); ils reçoivent sans pitié les soufflets et les coups de bambou; et celui qui est condamné à porta la cangue pendant quelques semaines ou plusieurs mois, est mené de la sorte par un boschée de ville en ville, passant les nuits en prison et exposé tout le jour aux insultes de la populace, ayant une main et quelquefois les deux mains engagées dans la cangue, n'obtenant enfin d'autres aliments que ceux que la charité publique lui accorde; encore faut-il le faire manger. Si par ce moyen l'autorité réussit quelquefois à forcer un détenteur des deniers de l'état à se libérer, un banqueroutier frauduleux à payer ses dettes, trop fréquemment il arrive que l'infortuné sans ressources expire de fatigue et de désespoir.
(1) « Le, chinois se servent pour les punitions corporelles, de bambou de longs de 4 à 5 pieds au moins, et larges d'environs deux pouces (qu'ils appellent pan-tzée). Les délits moins graves sont punis par des soufflets dont le nombre les prescrit par la loi; il dépend des bourreaux de rendre cette étrange punition plus ou moins douloureuse, selon qu'on a su les gagner par de l'argent. Les prisonniers portent attachée au cou une planche carrée, large de trois pieds et pesant plus de six livres; ce poids lest augmenté selon la gravité du délit. Ce genre de punition est infligé principalement aux gens qui se rendent coupables d'escroquerie et à ceux qui ne peuvent payer leurs dettes; ces planches pesent alors cinq cents à mille livres. La tête dit coupable est seule visible; elle parait comme posée sur un grand plat; il ne lui est pas possible de porter la main à la bouche; il est obligé de recevoir sa nourriture des mains d'autrui…
« Un grand défaut de la législation chinoise est la faculté quell'accorde de se racheter d'une punition corporelle par des amendes en argent par exemple, quelqu'un, condamné à recevoir cent coups de bâton, paie vingt-quatre à quarante zolotniks en argent, et 9 à 15 tcheverts de blé; un an de travail et 60 coups sont rachetés par 80 zolotniks d'argent et environs 30 tchetcerts de blé. Quiconque tue un homme par accident, ne subit pas de peine s'il paie une livre d'argent; les vieillards de 90 ans, et les enfants de 7 ans ne sont pas punis corporellement, excepté dans les cas de trahison et de conspiration…
« L'usage permet qu'un condamné puisse acheter une autre personne pour subir à sa place le châtiment qu'il a mérité, même la peine de mort. ( Timkovsky, Voyage à Peking en 1820 et 1821.)
Keyword: cangue
Bibliography
1:Name:
MALPIÈRE, D. Bazin de (pseudonyme de Louis Bazin?) La Chine. Mœurs, usages, costumes, arts et métiers, peines civiles et militaires, cérémonies religieuses, monuments et paysages, 2 vols. Note(s): (Tom.II, pp.21-22)
Derniére modification le : 2005-11-17 |