ID: 386
Ressource_Provider: Régis Poulet
Title: Press: legs
DocumentNature: Photolithograph
Repository: BM
Color: Hand-tinted
Caption: Question extraordinaire.
Particulars: Lith. de M.elle Formentin
Engraver: Grevedon
Topic: Judicial Torture 拷問
Description: Question extraordinaire.
« ART. IX. Qu'on explique souvent au peuple les lois pénales établies par l'autorité raine. Les esprits grossiers et indociles ne sauraient être contenus que par la crainte. »

Cet aphorisme de junsprudence chinoise, car les réglements des Empereurs même ont la forme de préceptes et de maximes, et si les Rites ne constituent pas en matière civile le seul code des Chinois, leurs lois n'en sont pas moins renfermées presque toutes clans la morale des livres canoniques; cette injonction, adresée aux mandarins, gouverneurs de province ou de ville, qui sont tenus, deux fois par mois au moins, de faire une espèce de cours de législation au peuple (1), aurait fourni à Montesquieu une preuve de plus que les gouvernements despotiques, alors même que la piété filiale en est la base, ne maintiennent les populations dans l'obéissance que par la terreur des supplices.

La torture, héritage odieux de la barbarie du moyen âge, auquel la léguèrent les Romains qui la tenaient de peuples plus anciens qu'eux, la tortutre est encore en usage en Chine, et remonte également dans cette contrée à la plus haute antiquité. On n'y applique plus maintenant, assure-t-on, que les criminels d'état, après leur condamnation à mort, afin de les contraindre, par l'excès des tourments, à nommer leurs complices, à divulguer tous les complots des conjurés.

Cet instrument de supplicie est composé d'une longue planche, forte et épaisse. A l'un des bouts est fixée une double traverse, évidée au centre, et qui sert à s'assurer des mains dit patient; à l'autre bout s'élèvent comme les triples mâchoires d'un était en bois. Cet étau est ainsi formé de trois forts montants; mais celui du milieuest fixe, les deux autres sont mobiles; seulement ils sont maintenus de chaque côté par une pièce carrée en bois. Les chevilles des pieds du condamné, une fois placées dans ces traverses, on passe une corde autour des montants, et deux valets de l'exécuteur la tiennent fortement serrée. Le tourmenteur fait alors entrer par le haut, à l'aide d'un maillet, en changeant alternativement de côté, mi énorme coin de bois dur. Ce coin force la partie supérieure des traverses de s'élargir, en même temps qu'il contraint la partie inférieure de se rapprocher dit montant du milieu, tellement que les os des chevilles s'aplatissent et sont broyés.
Ce fut l'infortuné Louis XVI qui, peu après son avènement au trône, abolit en France la question. Ce fut Catherine II qui supprima la torture en Russie.

(1) « Voici ce quetlout mandarin, governeur, soit de province,
soit de ville, est obligé d'enseigner deux fois par mois au peuple qui s'est rassemblé autour de lui. Une loi expresse indique les matières qui doivent entrer dans ces sortes de discours. On enseigne la jurisprudence à la Chine comme on enseigne ailleurs les mystères, les principes, les règles du culte. » (Description de la Chine.)
Keyword: press, leg

Bibliography
  1:Name: MALPIÈRE, D. Bazin de (pseudonyme de Louis Bazin?) La Chine. Mœurs, usages, costumes, arts et métiers, peines civiles et militaires, cérémonies religieuses, monuments et paysages, 2 vols.
   Note(s): (Tom.II, pp.27-28)

Derniére modification le : 2005-11-18